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« Femmes libres, la résistance de 14 femmes dans le Monde ».

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. Deux journalistes, Aurine Crémieu et Hélène Jullien, nous offrent en partenariat avec Amnesty International, un recueil de témoignages de Femmes.

. 14 Femmes, d’Afrique, d’Indonésie, du Tibet, de France, de Turquie ou d’Inde. Elles ont toutes un parcours exceptionnel, œuvrant pour la Justice, la Liberté, l’Egalité ou encore la Vérité.

Elles restent dignes, malgré toutes les humiliations qu’elles peuvent subir, malgré la torture, la tristesse, l’incarcération…

VERA CHIWA nous raconte son combat pour plus de liberté au Malawi ; ANGELA DAVIS nous montre combien il a été dur d’être femme, noire et communiste aux Etats-Unis ; VIVIANA DIAZ, au si doux visage, nous transmet sa douleur et sa tristesse d’avoir perdu son père à cause d’un régime dictatorial au Chili ; ASMA JAHANGIR, avocate des femmes au Pakistan clame que « Si nous ne nous battons pas, nos filles ne connaîtront jamais la liberté dans ce pays » ; ELIZA MOUSSAEVA, Tchéchène pousse « un cri pour briser le silence », face aux charniers, aux atrocités des conflits ; ARUNDHATI ROY, écrivain indienne, donne une voix aux démunis, « c’est chaque fois que vous avez recours à la violence, chaque fois que vous pointez un fusil sur quelqu’un, une balle vous rentre dans le corps à vous aussi »; NGAWANG SANGDROL, jeune Tibétaine combat pour sa culture : « On pourrait dire que le Tibet est une immense prison à ciel ouvert. Aussi longtemps que le peuple tibétain restera sous le contrôle et le joug chinois, nous serons tous des prisonniers privés de nos droits fondamentaux »; LEILA SHAHID mène un combat existentiel et pacifique pour la Palestine et les palestiniens; LEYLA ZANA nous livre : « je me battrai pour la cohabitation fraternelle des peuples kurdes dans le cadre de la démocratie ».

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Toutes ces histoires vécues sont Grandes. Ces Femmes sont des symboles de courage.

J’ai toutefois développé seulement cinq de ces témoignages, il me semblait que se serait trop long de tous les faire, et puis, il faut laisser les mots à ceux qui les ont écrits, ainsi chacun à le droit d’y découvrir leur authenticité par leur propre lecture…

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Comme le dit Geneviève Sevrin, Présidente d’Amnesty International France, ces Femmes « sont loin de Nous, mais elles sont nos voisines aussi. Leurs noms sont parfois difficiles à prononcer, mais elles ne sont que d’autres nous-mêmes. Elles ne partagent pas toujours ce qui fait notre quotidien, nos besoins, nos envies, peut-être même nos idées, mais elles partagent l’Essentiel, avoir le droit de vivre leur vie d’être humain, de femme libre et responsable.

Lutter pour les droits de la personne humaine et singulièrement pour celui des Femmes, c’est croire en la capacité du genre humain à s’éloigner du pire pour produire le meilleur. C’est affaire de conquêtes et de batailles pacifiques, mais quotidiennes, qu’il nous revient, à vous, à moi, à nous de mener pour l’idée que nous nous faisons de la dignité humaine. »

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Campagne d’Amnesty International contre les mutilations génitales

. Le premier témoignage, « corps retrouvé » porte sur l’excision qu’a subi une malienne, Aïssata. Elle nous explique qu’en Afrique cette pratique n’est pas considérée comme étant une violence. Aïssata, nous délivre, tout comme Waris Dirie l’écrit dans Fleur du désert, que l’excision est attendue par la famille ou même par la petite fille qui ne sait pas encore ce qui l’attend. Même si l’excision existe de différentes manières dans différentes ethnies et régions, cette pratique symbolise que la fillette devient femme, ou qu’elle est « purifiée ».

Aïssata témoigne : « Chez nous, on sait ce que c’est que la douleur physique, par contre, la souffrance morale, on n’y pense pas. La douleur physique disparaît, la douleur morale, elle est là tout le temps. »

C’est un fardeau pour cette femme, venue habiter en France, seule dans sa souffrance. La notion de plaisir est inconnue, « on finit par penser que l’on n’a pas sa place dans cette société ».

Elle ne fera pas exciser ses filles, ce qui est incompris par sa famille au Mali.

Les conséquences de ces mutilations sont « occultées en Afrique ».

Aïssata milite depuis des années dans des associations contre les mutilations génitales, comme le GAMS (Groupe pour l’Abolition des Mutilations Sexuelles). L’arme majeur reste l’information, et ceci pour « faire «évoluer les mentalités ». Ainsi petit à petit il y a du progrès, des textes de loi qui répriment ces pratiques, dans les Etats tels que le Sénégal, le Burkina Faso, l’Egypte etc…

Aïssata offre un Espoir.

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« Je me suis retrouvée dans l’eau en train de chercher à me battre pour survivre en tant qu’être humain et surtout en tant que femme dont la dignité était contestée », témoignage la tunisienne Sihem Bensedrine.

La Tunisie est un pays avancé « en termes de libération de la femme », mais les mentalités, elles, ont du mal à évoluer.

Sihem s’est ainsi engagée en la faveur des femmes, et notamment par l’écriture « comme arme de protestation ». Mais la censure est courante en Tunisie et des journaux sont interdits. Sans pouvoir dire le mal-être, sans pouvoir s’exprimer c’est l’intolérance et l’injustice qui pointent leur nez. Des directeurs de journaux sont incarcérés, et des maisons d’éditions sont supprimées. Sihem témoigne : «  de toute façon, en Tunisie, le livre est banni ». Les journalistes subissent des intimidations, des menaces et des arrestations. Sihem dénonce alors « une dictature soft ». Mais elle est emprisonnée et tabassée. « Quand la douleur arrive vous ne pouvez la nier, c’est bien de vous qu’il s’agit, elle est puissante. Quand vous sentez des pieds sur votre cou, votre visage, on sent la mort proche, on sent qu’on va partir ».

Mais Sihem s’en ai sorti et elle milite à présent par le biais d’internet. « Je ne jette pas la pierre à ceux qui ont choisi de s’exiler puisque, pour moi, l’exil est la pire des sanctions que l’on puisse choisir. En partant, on croit choisir la liberté mais on est pas libre dans l’exil, on est coupé de ses racines et on souffre. La Tunisie est mon pays, c’est le lieu où je suis interpellée par un combat et je ne peux pas l’abandonner ».

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La française Christine relate dix ans de sa vie passé avec un homme violent, qui l’a battait.

Au début, « j’étais fascinée [par cet homme], dit-elle, je l’ai mis sur un piédestal ». Puis il commence à sans cesse la rabaisser, à lui faire des reproches infondés, puis ne la laisse plus parler. L’entourage de Christine lui conseil de le quitter, mais elle est toujours amoureuse.

Or cela empire, quand il est en colère il l’a menace, puis la frappe.

Le Service des Droits des Femmes et le Secrétariat d’Etat aux Droits des Femmes a réalisé en 2000 une enquête nationale sur les violences envers les femmes. 24,2% des femmes interrogées subissent des pressions psychologiques répétées et 7,7% sont victimes de harcèlement moral.

Les femmes maltraitées sont de toutes conditions sociales. En France on compte que 6 femmes meurent par mois suites à des coups et blessures.                                                                                                        

Christine a tenté de quitter son mari deux fois, mais il revenait vers elle en témoignant de sa culpabilité.

Mais Christine va de plus en plus mal et commence à prendre de l’héroïne régulièrement. Son mari s’en rend compte au bout de quelques mois, ils vont alors emménager ailleurs et Christine va mieux. Elle tombe enceinte mais les relations avec son mari ne changent pas. Les enfants grandissent et voient leur mère se faire frapper.

Puis tout bascule un jour, Christine éreintée répond à son mari sur le même ton que lui. Elle abandonne son mari et la maison et part avec ses deux enfants, à Paris, au foyer Louise-Labé. C’est une association crée en 1983 par des féministes, qui permet à des femmes de se faire loger pendant quelques temps et retrouver de la stabilité dans leur vie.

Christine à présent recommence à sourire et à rire, elle tire un trait sur un passé douloureux et a « l’envie et l’énergie de reconstruire un avenir pour elle et ses enfants. Elle a demandé le divorce pour faute, car elle veut qu’il assume enfin ce qu’il a fait. »

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(Je tiens à prévenir que le témoignage qui suit est très dur. Parfois on a pas la force de lire ou d’apprendre des choses si inimaginables… Je voulais prévenir, bien que chaque témoignage est bouleversant à sa manière.)

Ce témoignage provient d’une Indonésienne Ita Fatia Nadia, sur le viol utilisé comme une arme de guerre.

Cette femme a aidé des femmes, des fillettes violées par les forces de l’ordre dans les années 1990.

Suite à une situation problématique en Indonésie des émeutes éclatent, des pillages qui s’accompagnent de viols.

Ita Fatia Nadia, militante des droits de l’homme et des questions féminines en Indonésie, était à cette époque responsable d’une association qui aidait les femmes en difficultés. Un jour elle est appelée au chevet deux jeunes chinoises, atrocement mutilées. Leur corps sont déchiquetés. Ita veut les emmener à l’hôpital mais on ne les accepte pas, à cause de leur nationalité. Le mieux est d’aller à l’aéroport mais voilà qu’elles « découvrent que des Indonésiens arrêtent toutes les voitures. S’ils trouvent des femmes chinoises, ils les forcent à se déshabiller et les violent. »

Ita veut alors alerter la société internationale, mais le gouvernement l’en empêche et menace Ita de fermer son association. Elle ne veut pas se plier à cet ordre, elle reçoit alors des menaces, de tuer ses enfants par exemple.

Congolaise…

Quand l’horreur n’a pas de nom…

En juillet 1998 un nouveau président est nommé et les violences et les émeutes prennent fin.

« Ce sinistre épisode de l’histoire indonésienne n’est pas isolée […] que ce soit en Indonésie, au Congo, en Bosnie, en Afghanistan, au Sierra Leone, en Colombie…les femmes sont depuis longtemps la cible privilégiée des forces en présence dans les conflits armés. Un rapport d’Amnesty international souligne que souvent dans l’armée, l’agressivité de l’homme envers la femme est tacitement toléré, voir encouragé, les jeunes recrues sont transformées en guerriers endurcis par un entrainement déshumanisant ».

La jeune congolaise Sange, dira ses mots si malheureux : « Ils me disaient que plus il me violaient, plus ils seraient des hommes, et plus ils grimperaient dans la hiérarchie ».

Ita se bat toujours pour qu’il y ait une Justice envers toutes ces femmes, blessées physiquement et au plus profond d’elles-mêmes. Elle témoigne, mais connait les risques de son audace.

« Elle reste persuadée que la fin des discriminations passera d’abord par le combat mené sur le terrain par les associations ».

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. Je terminerai par un témoignage qui m’a fait réfléchir, sur la prostitution et le proxénétisme, en France notamment. Avant de lire ce témoignage je savais que j’étais tout à fait contre la prostitution, je ne comprenais pas qu’on laisse des femmes vivre d’un métier où elles vendent leur corps. Il y a tellement d’autre moyen plus dignes d’exister dans ce monde… Il me semblait qu’accorder ce droit de prostitution, revenait à être d’accord de considérer la femme comme un objet, faible, car la vie ne lui laisse pas d’autres choix.

A présent je suis convaincue de mon idée.

Sofia a vécu un enfer. Elle a été l’objet de mafieux, de réseaux de prostitution, et noyée dans la drogue.

A 18 ans, lorsque ses parents la mettent dehors, elle commence à prendre de l’héroïne, puis elle s’endette auprès des dealers et finit par se prostituer…durant 10 ans.

Elle a connu la violence, l’exploitation, elle s’est même retrouvée enfermée dans un appartement en Espagne, « livrée au bon vouloir d’une dizaine d’hommes ». Elle était manipulée et victime de la traite des femmes.

Campagne d’Amnesty International contre la traite des êtres humains

« Près de 4 millions de personnes dans le monde font l’objet de trafic : en majorité des femmes et des fillettes mais aussi de plus en plus de garçons », d’après un rapport de 2000 des Nations Unis. « Le trafic d’être humain est moins risqué que le trafic de drogue »…

Sofia a réussi à changer de vie grâce à l’aide du Mouvement du Nid.

Elle a réussi petit à petit à se réinsérer dans la société, et à vivre une vie plus digne avec sa fillette.

Elle a toujours du mal à se projeter dans l’avenir et reste extrêmement fragile : « ma vie est comme un château de cartes, qui peut se casser n’importe quand ».

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. La préface de cette ouvrage est écrite par Zazie. J’aimerais citer des extraits, tellement ses mots incarnent une Vérité et l’Amour…

« Le récit de ses femmes témoigne d’une réalité bien plus dramatique, d’une urgence, et d’une évidence absolue : dans les pays où la femme n’est pas respectée, l’homme ne l’ai pas non plus. Dans les pays où la femme est reniée, l’homme se renie lui-même. […] Si différente soit l’histoire de ces femmes de la mienne, il est un chemin qui nous lie, comme un Espoir, un signe d’apaisement, une caresse sur la joue de nos enfants.

Que l’on soit né dans les choux ou dans les roses, seul l’Amour nous unit.

De cette union et de l’amour des hommes, les femmes portent la vie. Elles sont, depuis la nuit des temps et pour la nuit des temps, le berceau de l’Humanité ».

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